5.1 Quels signes peuvent démontrer qu’une employée en est victime ?
La victime de violence conjugale traverse, inévitablement, une situation difficile qui l’ébranle psychologiquement et qui peut la désorganiser à moyen ou long terme. Les conditions de vie découlant de la violence sont précaires, insécurisantes et dévalorisantes pour l’employée victime.
Au quotidien, la victime peut par exemple se faire :
- Contrôler ;
- Humilier ;
- Menacer ;
- Dénigrer ;
- Surveiller ;
- Intimider ;
- Frapper ;
- Harceler ;
- Agresser sexuellement ;
- Contraindre sur le plan financier.
Ces actes de violence entraînent des effets multiples chez la victime (voir section 2.2). Il est donc possible que le milieu de travail soit le seul endroit où le respect, la stabilité et la sécurité lui permettent de voir au-delà de sa présente relation.
L’employée victime apporte donc au travail ses différentes préoccupations et pourrait :
- Passer sous silence cette réalité intime qu’elle sait être malsaine et dont elle a honte ;
- Banaliser les agressions dont elle est victime ;
- Vouloir préserver son image professionnelle, malgré la situation difficile ;
- S’isoler du reste de l’équipe ;
- Décliner systématiquement les invitations aux activités en dehors du travail ;
- Avoir peur d’attirer l’attention.
En effet, le dévoilement de la situation, particulièrement dans les petites communautés, peut représenter pour la victime un risque accru d’atteinte à sa réputation ainsi qu’à celle de l’auteur, d’autant plus que des menaces et des représailles pourraient en découler.
Professionnellement, elle pourrait :
- Manquer de confiance en elle ;
- Avoir peur de la réussite ;
- Avoir des réticences à l’égard du perfectionnement professionnel ;
- Arriver au travail en retard ;
- Avoir de la difficulté à respecter les échéanciers ;
- Se dénigrer ou avoir des comportements d’autosabotage ;
- Avoir d’importantes difficultés à gérer du stress supplémentaire ;
- Avoir de la difficulté à garder sa concentration au travail ou à accomplir ses tâches en raison de distractions ou de blessures ;
- Éviter de nouer ou conserver des relations ;
- Être étiquetée «employée difficile» en raison des comportements précédents.
Sa santé générale s’en ressentira également. Voici quelques signes que vous pourriez voir apparaître ou évoluer :
- Signes de dépression ;
- Isolement ;
- Anxiété ;
- Dépendances (abus de médicaments, d’alcool ou drogues, jeux) ;
- Une fatigue apparente en raison de modifications dans ses habitudes de sommeil et d’une alimentation carencée ou irrégulière ;
- Changements dans ses choix vestimentaires ou esthétiques dus à une négligence volontaire ou inconsciente, à des difficultés financières ou à un contrôle psychologique ou économique de la part de l’autre partenaire.
Si vous remarquez différents signes chez l’employée, nous vous invitons à prendre connaissance de la section Quoi faire quand une employée vient se confier à moi (voir section 6).1
1 Vous pouvez consulter également les outils produits par le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale dans le cadre de la campagne Milieux de travail alliés. Consulté en ligne le 19 novembre 2020 : https://maisons-femmes.qc.ca/campagnes-de-sensibilisation/milieux-de-travail-allies-contre-la-violence-conjugale/